Etudes réunies sous la direction
de Michel Parisse et Pierre Heili – 1996
bon
de commande
L’espace ici étudié
est le royaume de Lothaire II entre 855 et le traité
de Meersen en 870. Celui-ci englobe les régions ou
pays actuels de Franche-Comté, Lorraine, Alsace,
Ardennes, Luxembourg, Belgique, Pays-Bas et une grande partie
de la rive gauche du Rhin. A l'intérieur de cet espace
se développe, après l'an mil, une institution
originale, celle des chapitres de dames nobles. Issus d'abbayes
régulières de femmes, bénédictines
le plus souvent, les chapitres de dames nobles abritent
des chanoinesses qui diffèrent des moniales par l'origine
sociale, la séparation des menses, le recrutement,
l'absence de vœux, l'abandon de la vie communautaire,
le partage des prébendes.
Dans le duché de Lorraine, quatre abbayes de ce genre
existent déjà au onzième siècle:
EpinaI, Poussay et Bouxières mais surtout Remiremont.
En Alsace, Masevaux, Andlau, Ottmarsheim, SainteOdile, Saint-Etienne
de Strasbourg. En Franche-Comté, Migette, Baume-les-Dames,
Château Chalon... En Belgique, Mons, Nivelle, Andenne.
Chacun de ces établissements a son organisation propre
et son système de recrutement mais tous partagent
le statut d'abbayes séculières. par son temporel,
l'abbaye de Remiremont apparaît comme la plus puissante.
Elle peut accueillir jusqu'à cinquante chanoinesses
et ses abbesses de sang princier ou royal (Dorothée
de Salm, Anne-Charlotte de Lorraine, Louise de Bourbon-Condé...)
lui donnent à l'époque moderne un prestige
incontesté.
Le processus de sécularisation, les tentatives de
réforme au seizième et au dix-septième
siècle, les relations Noblesse-Clergé, le
rôle social des chapitres féminins au sein
de l'aristocratie (les fameux "asiles de filles à
marier"), la question des preuves ou quartiers exigés
pour le recrutement, le mode de vie des chanoinesses, telles
sont les principales problématiques développées
dans cet ouvrage.
Michel Parisse est professeur à
la Sorbonne. Pierre Heili est président de la Société
d'histoire locale de Remiremont.
(345 pages) – éditions Messene